Ces dernières semaines, l’actualité du blog a été extrêmement calme, pour une raison très simple : je suis parti en voyage. J’ai traversé l’Autriche, avec un passage par l’Allemagne et un autre par la Slovaquie. Maintenant que je suis de retour (et un peu plus bronzé), pourquoi ne pas vous faire découvrir les régions que j’ai explorées ? C’est parti pour un périple à travers l’Europe, qui nous emmènera de Munich à Bratislava.
Retrouvez les autres articles :
- Deuxième partie : Salzbourg et Vienne
- Troisième partie : Vienne et Bratislava
Cette série d’articles, tout comme celle que j’avais publiée l’an dernier après mon voyage à Rome, n’a pas pour but de vous raconter mes vacances. Vos proches le font déjà, alors pourquoi en rajouter ? Il s’agit plutôt de vous faire découvrir certains lieux et de vous fournir des conseils pratiques s’il vous prend l’envie de vous y rendre. Bien sûr, on ne se refait pas, je vous livrerai également mes observations par rapport aux langues et dialectes parlés dans ces régions.
Vous êtes prêt ? Embarquement immédiat pour ce voyage autrichien, qui commence en réalité par… Munich, en Allemagne.
Choix des destinations et des moyens de transport
Une traversée de l’Autriche… mais pas que !
L’idée de ce voyage a été proposée par ma copine, qui souhaitait découvrir l’Autriche et ses paysages alpins. J’ai tout de suite été séduit, car je n’y avais jamais mis les pieds ; un comble vu mon attrait pour les pays de langue allemande.
Il a ensuite été décidé que l’objectif de ce voyage serait de traverser l’Autriche d’ouest en est, en passant par les villes qui semblaient les plus intéressantes. Je désirais initialement commencer ce périple par le Vorarlberg, le Land (Etat fédéral) le plus occidental, frontalier de la Suisse et du Liechtenstein, mais j’ai dû me résigner : financièrement, ce n’était pas l’option la plus intéressante, loin de là. La meilleure solution pour rejoindre l’Autriche restait de prendre un TGV Paris – Munich, puis un car en direction d’Innsbruck.
Quelles villes choisir ?
Pour rallier les différentes villes autrichiennes, les trains de la compagnie nationale ÖBB font amplement l’affaire. Ils sont modernes, rapides et relativement peu chers.
Notre trajet incluait initialement les villes autrichiennes d’Innsbruck, Salzbourg, Linz et Vienne, qui se trouvent plus ou moins sur le même alignement. Par manque de temps, nous avons finalement décidé de sacrifier Linz et de poursuivre notre voyage jusqu’à Bratislava, la capitale de la Slovaquie. Pourquoi Bratislava ? Tout simplement parce que cette ville ne se trouve qu’à une soixantaine de kilomètres de Vienne et abrite un aéroport proposant des vols Ryanair jusqu’à Beauvais. C’était également l’occasion idéale de découvrir un peu la Slovaquie.
De l’importance d’être flexible
Je suis volontairement entré dans les détails pour vous exposer un principe important si vous voulez économiser de l’argent en voyage : autant que possible, soyez flexible sur les dates et les destinations. Nous n’avions pas trop le choix des dates, nous nous sommes donc laissé surprendre en ajoutant deux destinations imprévues à notre trajet, Munich et Bratislava.
Notre voyage allait donc s’étaler sur treize jours et trois pays. Fait amusant, chacune des villes prévues sur l’itinéraire se trouve soit sur le Danube (Vienne et Bratislava, plus deux arrêts en train à Ulm en Allemagne et Linz en Autriche), soit sur l’un de ses affluents (l’Isar à Munich, l’Inn à Innsbruck, le Salzach à Salzburg qui se jette dans l’Inn). Un vrai périple le long d’un des plus grands fleuves d’Europe !
Munich, capitale de la Bavière
Jour 1 : l’arrivée à Munich
Le premier jour, nous prenons donc le TGV à gare de l’Est, qui dessert Strasbourg puis les villes allemandes de Stuttgart, Ulm, Augsbourg et Munich. Le trajet est un peu long (six heures) et ne se fait pas de nuit, mais il a le mérite de rester peu cher : nous avons réussi à trouver des billets en première classe à 79 € par personne. En avion, il aurait fallu compter plus du double, ce tarif était donc très compétitif.
Le voyage est agréable et permet de découvrir les paysages de l’est de la France, avec un repas (servi à l’heure allemande : 18 h !) avant d’arriver à Strasbourg. Une fois le Rhin franchi, c’est toute l’Allemagne du sud qui s’ouvre à nous : le Bade-Wurtemberg, puis la Bavière.
Lorsque nous arrivons, la nuit est déjà tombée sur la capitale bavaroise. Le tramway que nous devons prendre est momentanément remplacé par un bus, je dois donc déjà exercer mon allemand face à un chauffeur de bus au fort accent local pour m’assurer de ne pas prendre une mauvaise direction.
Le logement à Munich
Pour les deux nuits que nous devons passer à Munich, nous avons choisi The Tent, un camping au concept original : en plus du camping classique, l’endroit propose plusieurs grandes tentes, où il est possible de dormir pour une somme très modique : 7,50 € par personne pour un matelas sur le sol, 10 € pour un lit. Notez que les prix augmentent considérablement pendant l’Oktoberfest.
S’endormir dans cette tente immense et très fréquentée est assez difficile, mais le service est très bon pour le prix payé. En revanche, le Wi-Fi est absolument abominable ; j’en avais besoin pour travailler sur un projet et j’ai failli m’arracher tous les cheveux de la tête en essayant de me connecter.
Jour 2 : le château de Nymphembourg et le centre-ville
Nous n’avons qu’une journée complète pour visiter Munich, un temps bien limité pour une ville d’une telle importance. Comme le camping se trouve à quelques arrêts de tram du fameux château de Nymphembourg (Nymphenburg en allemand), c’est par là que nous commençons notre exploration.
Ce palais, construit entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, fut la résidence d’été des rois de Bavière. Le célèbre Louis II y est d’ailleurs né en 1845. Je retiendrai principalement le parc, très agréable avec ses pavillons aux styles architecturaux très variés.
L’après-midi, nous partons du côté du centre-ville. Munich m’a laissé deux impressions fortes : tout d’abord, la ville est incroyablement riche. Les Munichois aiment par-dessus tout les voitures chères et le font savoir : je n’ai jamais vu autant de Mercedes, de BMW et de Jaguar au kilomètre carré. Cette richesse se ressent d’ailleurs dans les prix, parfois assez élevés dans certains secteurs. La nourriture est relativement bon marché (une constante en Allemagne), les transports beaucoup moins.
Ensuite, malgré son statut de grande métropole européenne, Munich a su préserver une très bonne qualité de vie, avec des places ombragées, de nombreuses fontaines et de très grands parcs. Le plus important d’entre eux est l’Englischer Garten (jardin anglais), plus vaste encore que Central Park à New York. Il n’est d’ailleurs pas rare d’y tomber nez-à-nez avec des nudistes ; assez déroutant quand on n’a pas l’habitude ! Autre curiosité de ce parc, l’Eisbach (littéralement : « rivière glacée »), sorte de torrent artificiel où il est possible de nager et de faire du surf.
Le centre historique s’articule autour de la célèbre Marienplatz, sur laquelle se dresse l’hôtel de ville de style néo-gothique. Juste à côté se trouve la Frauenkirche, cathédrale de la ville. A noter qu’un décret municipal interdit de construire des bâtiments plus élevés que les tours de l’église, d’une hauteur de 100 mètres.
Notre très court séjour ne nous aura malheureusement pas permis de découvrir la gastronomie bavaroise, principalement constituée de bières, saucisses et autres bretzels. Une prochaine fois sans aucun doute !
Innsbruck, au cœur du Tyrol autrichien
Jour 3 : départ de Munich et arrivée à Innsbruck
Pour passer de l’Allemagne à l’Autriche, nous avons opté pour le car de la société Flixbus. Si vous avez l’occasion de faire ce trajet, foncez : il est peu onéreux et l’itinéraire emprunté vaut le détour. On peut ainsi voir la naissance des Alpes dans la Bavière du sud, puis les montagnes deviennent de plus en plus majestueuses au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’Autriche. Une très belle entrée en matière.
Innsbruck, capitale du Land du Tyrol, se situe dans une vallée dans laquelle s’écoule l’Inn, une importante rivière qui finit par se jeter dans le Danube au niveau de Passau, en Allemagne. Petite anecdote, Innsbruck signifie littéralement « pont sur l’Inn » (Brücke : « pont » en allemand).
En attendant que notre hôtesse Couchsurfing arrive chez elle, nous avons tout le temps dont nous avons besoin pour visiter la vieille ville d’Innsbruck. Au premier abord, je suis surpris de découvrir une ville aussi touristique : autant je m’y attendais pour Salzbourg, beaucoup moins pour Innsbruck. Traitez-moi de naïf si vous voulez, mais je suis toujours un peu déçu de voir à quel point les commerces se ressemblent de plus en plus dans les villes européennes : McDonald’s, Hugo Boss, Swarowski, H&M… En revanche, si vous avez impérativement besoin d’une connexion Wi-Fi, une chaîne locale appelée Baguette offre ce service et propose également des pâtisseries autrichiennes.
Le centre d’Innsbruck est célèbre pour ses très belles façades, comme le Petit toit d’or (Goldenes Dachl) et la toute proche maison Helbling au style rococo. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié cette ville de montagne à l’atmosphère paisible sans être ennuyeuse. Un conseil si vous voulez profiter pleinement d’Innsbruck : n’hésitez pas à vous perdre dans les ruelles de la vieille ville, à l’écart des artères les plus fréquentées.
Le soir, notre hôtesse Couchsurfing nous accueille en nous faisant découvrir les Knödel, petites boules de pain pochées contenant divers ingrédients, comme du speck (lard fumé) ou du fromage. Le dîner a une fois de plus lieu avant 19 h, ce qui ne manque pas de nous surprendre ! Le lendemain, nous auront droit à de l’Apfelstrudel, célèbre gâteau autrichien fourré aux pommes et aux raisins secs.
Jour 4 : zoo alpin et lac de Lans
Nous décidons de passer cette deuxième journée en dehors du centre-ville. Nous nous rendons tout d’abord au zoo alpin (Alpenzoo), qui a pour particularité de n’abriter que des espèces locales. Situé dans les montagnes, ce lieu offre en outre une très belle vue sur la ville d’Innsbruck.
L’après-midi, nous nous prenons le bus en direction de la petite ville de Lans, qui possède son propre lac, le Lansersee. L’entrée est payante, mais la baignade est agréable et surtout amplement méritée après plusieurs semaines passées dans la chaleur parisienne !
Jour 5 : départ d’Innsbruck et arrivée à Salzbourg
C’est à regret que nous quittons Innsbruck qui, vous l’aurez compris, nous a beaucoup plu. Si vous aimez les Alpes, je ne peux que vous recommandez d’aller y faire un tour. J’imagine d’ailleurs que cette ville mérite également d’être découverte en hiver. Dans tous les cas, j’y retournerai avec plaisir un de ces jours.
Nous embarquons pour la première fois dans un train autrichien, confortable mais un peu trop climatisé. Au passage, je n’ai absolument rien compris au système de réservation, avec ces mystérieuses mentions ggf. reserviert. Si quelqu’un pouvait éclairer ma lanterne…
Notre prochaine destination n’est autre que Salzbourg, la ville natale de Mozart, que vous découvrirez dans un prochain article.
Un beau voyage mais il aurait fallu un plus grand nombre de photos (le château de Nymphembourg, le zoo alpin) mais le récit est passionnant et instructif.
Merci pour tous ces conseils et surtout la bonne humeur qui en ressort