Cet article est le fruit d’une collaboration avec Rupert Ewing, fidèle lecteur du blog. Formateur d’anglais de profession, il écrit régulièrement des commentaires aussi drôles que pertinents dans lesquels il nous fait part de ses expériences, à la fois d’apprenant et d’enseignant des langues. Lorsqu’il m’a proposé de m’exposer les pires comportements qu’il a pu observer au cours de sa carrière, j’ai tout de suite accepté. J’ai trouvé le compte-rendu qu’il m’a envoyé si intéressant que je lui ai proposé d’en faire un article.
Dans cet article, vous trouverez donc une galerie de profils récalcitrants que Rupert rencontre régulièrement dans ces formations. S’il y a peu de chances pour que vous vous reconnaissiez dedans, ils ont moins le mérite de mettre en lumière certains mécanismes et états d’esprits qui entrent en jeu chez toute personne essayant d’apprendre une langue étrangère.
J’ai également trouvé intéressant de vous proposer un point de vue différent de celui que vous avez l’habitude de voir sur le blog : celui d’un professionnel de l’enseignement des langues, qui se retrouve parfois confronté à des personnes pas forcément très motivées à l’idée de travailler.
Je me suis contenté de reprendre le compte-rendu, de le mettre en forme, de rajouter des images et des titres pour en rendre la lecture plus agréable, puis d’y adjoindre quelques commentaires. Je laisse donc la parole à Rupert.
Des attitudes à éviter à tout prix quand on apprend une langue
Ici je présente des comportements d’apprenants que j’ai vus et revus pendant mes quinze ans de carrière, qui faisaient qu’ils plombaient eux-mêmes d’office leur formation avant même qu’elle ne commence. Si je suis parvenu à en aider un grand nombre à se détendre et à réaliser qu’ils devaient commencer par se remettre en question sur ce plan, il y en a eu beaucoup d’autres qui ont joué la carte de l’entêtement jusqu’au bout. S’ils faisaient partie d’un groupe, cela avait aussi le plus souvent des répercussions sur les formations des autres apprenants. Dans certaines institutions ou j’ai enseigné pendant quelques années, ce genre de comportements était très présent.
Le plus souvent, ils avaient demandé une formation d’anglais pour des raisons qui n’incluaient pas seulement la possibilité d’apprendre la langue. Ils avaient souvent en tête de se faire bien voir par Pôle Emploi ou alors sortir d’un environnement professionnel ou domestique particulièrement désagréable pendant quelques heures par semaine. Dans d’autres cas, ils avaient été inscrits au stage d’anglais de force par un patron abusif qui voulait s’aménager quelques heures par semaine où il ne les aurait pas dans les pieds. Imaginez devoir faire une formation contre votre gré. Ou encore, ils étaient motivés par les résultats, mais pas par le travail à fournir pour y arriver.
J’ai présenté ces comportements sous forme de questions reflétant le genre d’idées qui devaient passer par la tête de ces apprenants difficiles. Pour chaque comportement, je donne mon avis et les raisons pour lesquels ils se mettent eux-mêmes en déroute. On pourrait voir cette réflexion comme une série de manières de détruire une formation. On pourrait très bien en dire autant sur des comportements que les formateurs devraient éviter. Ce sera peut-être pour une prochaine fois. Ici, je me suis concentré sur comment le comportement des apprenants peut empêcher le formateur de faire son travail et les objectifs d’être atteints.
Florilège de comportements observés dans mes formations d’anglais
Payer une formation ne suffit pas à la réussir
« Bon, j’ai payé ce stage. Je n’ai rien d’autre à faire que laisser le formateur faire son travail et à la sortie j’aurai le niveau de langue que j’ai demandé, du moins il y a intérêt sinon je fais du scandale et je récupère mon argent!»
Vous voyez donc la réussite de votre formation comme quelque chose qui vous est dû, ce qui est tout ce qu’il y a de plus normal et logique. Après tout, vous avez payé, et souvent ces formations sont relativement chères. Le formateur est au courant de ces choses et a bien l’intention de faire en sorte que cela se réalise avec tous les moyens qu’il a à sa disposition. Malheureusement, ça ne suffit pas et ça ne marche pas tout à fait comme ça. Les bons résultats et la réussite ne peuvent provenir que d’un investissement et d’un intense travail personnels de votre part. Le fait d’avoir payé ne garantit en rien le niveau que vous aurez atteint à la fin de votre formation. Si tel était le cas, tous ceux qui auraient les moyens de se payer des formations parleraient déjà plusieurs langues. Pour que le travail du formateur soit efficace et vous apporte quelque chose, il doit être complété par votre travail personnel en cours et en dehors. Le formateur a en outre besoin de votre travail pour pouvoir faire le sien correctement.
Note de Pierre : que vous ayez décidé d’apprendre une langue seul ou en cours, vous devez être acteur de votre apprentissage. Le fait d’avoir payé pour une formation ou une méthode ne vous fera absolument pas progresser si vous n’y mettez pas du vôtre.
Il faut travailler pour progresser
« Comment ça, il faut travailler en plus ? Quoi ? Des vrais efforts ? Mais enfin, je ne suis plus à l’école. C’est inadmissible ! »
Non, ce n’est pas inadmissible. C’est même parfaitement normal. D’abord le fait de ne plus être à l’école ne veut en aucun cas dire qu’on n’a plus rien à apprendre. On n’a jamais fini d’apprendre et de progresser dans toutes les disciplines qu’on pratique, en particulier les langues étrangères. Si on veut apprendre et progresser, il faut faire des efforts qui seront difficiles au moins le temps de s’y habituer. Si vous refusez d’accepter ça, vous vous freinez vous même dans votre progression. Plus vous serez réticent et récalcitrant, plus vous trouverez le travail éprouvant et difficile. Plus vous serez motivé et prêt à vous lancer à l’attaque des difficultés, plus vous aurez de chance de progresser avec plaisir.
La technologie ne fait pas tout
« Mais enfin, ce n’est pas normal qu’à notre époque on doive encore faire des efforts pour apprendre une langue étrangère. Avec tout le matériel qui existe entre les laboratoires de langues, les logiciels interactifs, les cabines de méta-suggestion et les méthodes ‘ludiques’ où on apprend en s’amusant, ça devrait être sans effort et plutôt rapide, non ? »
Si c’était le cas, tout le monde parlerait anglais et certainement plusieurs autres langues. Si on pouvait vraiment apprendre rapidement et sans effort, les langues n’auraient pas leurs réputations respectives d’être plus difficiles les unes que les autres. Enfin, si une telle chose était possible, il n’y aurait pas autant de centres de formation en langues étrangères avec chacun sa méthode. Il y aurait une seule méthode et tout le monde y serait soumis d’office pendant sa scolarité. S’il existait une méthode parfaite, c’est celle-là que tout le monde prendrait et il n’y aurait pas besoin d’en avoir plusieurs qui se font la concurrence.
La méthode miracle n’existe pas
« Bon d’accord, mais enfin ce n’est pas normal que ce soit aussi compliqué d’apprendre une autre langue. Je viens d’apprendre le verbe ‘to be’ (être) en anglais. Il y a trois terminaisons différentes quand même. Ça a l’air drôlement compliqué. Je ne pourrais jamais retenir tout ça. Est-ce qu’il n’y a vraiment pas de raccourci ou au moins des astuces pour aller plus vite ? »
Non, il n’y a pas de raccourcis. Il faut passer par toutes les étapes en commençant par le début et faire preuve de patience pour franchir chaque étape en temps voulu sans vouloir en brûler une seule.
Chaque langue a ses difficultés et ses règles compliquées qui lui sont propres et ce ne sont que très rarement les mêmes que dans sa langue maternelle. Des astuces par contre, il en existe, mais elles ne font pas de miracles. Elles permettent surtout de se mettre plus à l’aise dans son travail, se servir de certaines techniques plus ou moins efficaces et d’éviter ou de limiter les blocages que l’on peut faire si toutefois vous voulez bien jouez le jeu. Elles ne remplacent pas le travail personnel indispensable et elles ne le font pas non plus à votre place. Elles vous permettent éventuellement de mieux l’orienter si vous faites preuve de bonne volonté et cherchez à les appliquer correctement.
L’apprenant est acteur de sa formation
« Non, non, je n’en crois pas un mot. Moi, je ne fais rien. J’ai payé pour venir. C’est au formateur de se débrouiller pour que je progresse comme je l’ai demandé. Ce n’est pas à moi d’apprendre la langue, c’est à lui de me l’enseigner. De toute façon, quand il verra que je ne progresse pas, il sera bien obligé de sortir le grand jeu de son sac et de faire son travail. Si je ne progresse pas, il va bien devoir rendre des comptes. Donc c’est quand même dans son intérêt de faire son travail correctement, non ? Sinon il verra de quel bois je me chauffe ! »
Mais bien sûr ! Vous vous attendez à quoi exactement ? Que le formateur agite une baguette magique et tout à coup, vous savez parler la langue ? Qu’il vous branche sur un appareil à intraveineuses pour que la langue vous soit directement injectée dans le cerveau ? Et puis quoi encore ? Pourquoi n’écrivez-vous pas au Père Noël tant que vous y êtes ? Ce genre de choses existe dans certaines histoires de science-fiction, mais nous n’en sommes pas encore là dans le monde réel.
Sachez qu’en aucun cas le formateur ne peut apprendre la langue à votre place, et qu’aucune méthode, aussi bonne et efficace soit-elle, ne peut apprendre la langue à votre place. Ce sont des aides précieuses, mais sans votre implication, votre bonne volonté, votre travail et votre entraînement réguliers, elles ne vous serviront strictement à rien.
Le scénario le plus fréquent dans le milieu de l’enseignement, toutes disciplines et tous niveaux confondus est le suivant : on ne fait rien, on ne fournit aucun travail, ou alors un travail très superficiel et loin du compte, pour la simple raison qu’on est fainéant. Par conséquent, on ne progresse pas. On s’indigne, on déprime, on se désintéresse, on a la sensation de perdre son temps.
Et ensuite, par-dessus le marché, on a le culot de vouloir que ce soit la faute du formateur !!! Oui, c’est plus facile et penser comme ça, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ce que l’on appelle de la mauvaise foi ?
Ce n’est jamais une question de temps, mais de priorités
« Ok ça va, j’ai compris qu’il faut que je travaille si je veux progresser. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais j’ai déjà mon métier et des enfants à élever et le soir je regarde la télé et je joue à des jeux vidéo tout en papotant en ligne avec mes contacts et j’ai le repas à préparer et des corvées à faire et mon conjoint exige que je lui consacre tout mon temps, etc… Je n’ai pas le temps de travailler pour cette formation de langue étrangère. »
Bien entendu, ces excuses ne sont que quelques exemples tirés d’une multitude que les formateurs entendent constamment depuis le début leur carrière. Vous avez un emploi du temps d’adulte et des problèmes d’adulte. Le formateur le sait, il est aussi un adulte et a lui aussi la même vie d’adulte que vous. C’est un point important à prendre en compte et parfois ces excuses sont valables.
Mais lorsqu’on a pris la décision d’effectuer une formation pour améliorer son niveau dans une langue étrangère, on s’aménage un peu de temps tous les jours sans exception, y compris le samedi et le dimanche, ne serait-ce qu’une demi-heure. Ce n’est pas un intervalle de temps très long. Dans les emplois du temps les plus surchargés et les plus éprouvants, on se trouve toujours une petite demi-heure quelque part, par exemple pendant la pause-déjeuner au travail, quand les enfants sont couchés ou avant qu’ils ne se lèvent le matin. Vous pouvez très bien réduire provisoirement vos divertissements du soir. Si une demi-heure vous paraît trop difficile à caser, alors deux quarts d’heure séparés à deux moments différents de la journée marchent très bien aussi. On peut y faire beaucoup de choses avec un peu de bonne volonté. Il faut vous organiser. Si votre emploi du temps ne vous permet même pas de prendre ces mesures-là, alors demandez-vous si c’est vraiment le meilleur moment de votre vie de faire un stage de langue étrangère.
Note de Pierre : le manque de temps ne doit jamais être un obstacle à l’apprentissage des langues étrangères. Nous avons tous un quotidien chargé, mais avec une bonne gestion du temps, il est presque toujours possible de se débloquer une petite demi-heure quotidienne.
D’ailleurs, je suis convaincu que lorsque nous disons « je n’ai pas eu le temps », cela signifie souvent « ce n’était pas ma priorité » ou « je me suis mal organisé ». Croyez-moi, c’est un ancien procrastinateur chronique qui vous parle !
Le professeur est là pour vous guider, alors faites-lui confiance
« Non mais, il se prend pour qui celui-là ? De quel droit me dit-il quel attitude je dois prendre ou non ? Je ne suis plus un(e) enfant que diable ! Je suis comme je suis et je travaille (ou non) à ma manière, un point c’est tout. Je n’ai pas de comptes à lui rendre. Et si je n’ai pas atteint les objectifs que j’ai voulu me fixer avant la fin du stage, même s’il m’a dit que ceux-ci ne sont pas raisonnables, je m’en fiche, ce sera sa faute, un point, c’est tout ! J’ai payé ma formation, ça ne peut pas être de ma faute quand même ! »
Oui, il y a des gens qui raisonnent vraiment comme ça, et beaucoup plus qu’on ne le croirait. Si vous êtes comme ça, ne vous attendez pas à réussir. Vous voulez abattre le poing sur la table en disant « Ça suffit, j’ai payé alors c’est moi qui commande ! ». Si vous raisonnez vraiment de cette manière, même partiellement, vous avez malheureusement tout faux. C’est justement le rôle du formateur de vous dire quelle attitude prendre et comment travailler. En principe, il ne vous le dira pas comme à un enfant, sauf éventuellement si vous vous conduisez constamment comme tel – c’est aussi un cas plus fréquent qu’on ne le croirait.
C’est le rôle du formateur de vous aider à trouver les meilleures conditions pour progresser et acquérir les connaissances recherchées de la façon la plus agréable possible. Il ne pourra le faire que si vous êtes prêt(e) à coopérer. Et il ne pourra le faire que s’il y a un travail régulier de votre part. Si vous ne faites rien, le formateur ne pourra rien faire comme vous ne lui fournissez pas la base de travail dont il a besoin. Comme nous l’avons précisé plus haut, le formateur a besoin de votre travail pour pouvoir faire le sien. Si vous refusez de comprendre ça, c’est un peu comme si vous alliez chez le dentiste et refusiez de vous allonger dans le fauteuil et d’ouvrir la bouche. C’est comme si vous louiez les services d’un décorateur intérieur pour refaire la décoration de votre domicile mais vous ne le laissiez pas passer la porte d’entrée parce que chez vous, c’est privé.
De plus, si vous continuez à ne pas tenir compte de ce que vous dit le formateur et/ou vous l’envoyez régulièrement se faire voir, il sera beaucoup moins motivé pour vous aider et pourra très bien prendre la décision de vous laisser vous débrouiller tout(e) seul(e) jusqu’à ce que vous soyez plus coopératif.
Ne prenez pas personnellement ce que vous dit le formateur
« Ce formateur me dit tout le temps des choses que je ne veux pas entendre. En plus de ça, il me corrige tout le temps et me contredit. On dirait qu’il le fait exprès. Mais moi, il ne m’aura pas. J’ai une arme infaillible. Je fais la sourde oreille et je suis plus têtu que lui en restant campé sur mes positions. J’entends ce qui m’arrange. Ce qui ne m’arrange pas passe tout de suite au vide-ordures. »
C’est vrai que c’est désagréable de subir des remarques de quelqu’un d’autre. Mais apprendre une langue, c’est quelque chose de très intime et de très profond au point qu’on peut le voir comme un véritable travail sur soi. On se retrouve à devoir remettre en question beaucoup de choses qu’on tenait pour indiscutables jusqu’à présent (règles de grammaire ou de prononciation entre autres).
Ce n’est jamais facile et le résultat n’est jamais immédiat. Mais si on veut des résultats un jour, il faut bien commencer quelque part à un moment ou un autre. Comme ces formations ne sont jamais très longues et ne comportent jamais assez d’heures de cours, le début est un bon moment pour se jeter à l’eau, écouter le formateur, suivre ses conseils, accepter de ne pas y arriver tout de suite, rester calme en toutes circonstances et prendre tout ce qu’il dit au sérieux. Plus vous écouterez le formateur et tiendrez compte de ce qu’il vous dit, moins il aura besoin de s’égosiller à vous faire entrer les choses dans la tête, moins vous aurez de chances de vous retrouver dans cette situation très désagréable. Dites-vous bien aussi que ce qui peut ressembler à un petit détail sans importance n’en est pas un. Le moindre détail est très important et doit être pris en compte dès le début. Les petits détails sans importance, ça n’existe pas, même si ça vous arrange.
Une formation en langues n’est pas l’école
« Tiens, c’est la première fois que je vais à un cours depuis que j’ai quitté les études. Chouette ! Je vais enfin pouvoir me payer un prof et lui faire ce que tous les autres m’ont fait subir pendant ma scolarité ! »
Alors il faut savoir ce que vous voulez et pourquoi vous venez aux cours. Il faudrait aussi éventuellement vous rappeler votre âge si vous vous surprenez à avoir ce genre de pensée quelque peu immature. D’abord, votre formateur, qui est un être humain tout comme vous, a aussi fait des études et a aussi des souvenirs désagréables de certains de ses professeurs de l’époque, tout comme nous tous, alors ça n’aurait pas de sens de vous en prendre à lui pour ça. Et puis est-ce que vous venez aux cours pour apprendre et vous instruire ou pour jouer à pourrir la vie des gens ? Vous pensez que l’un n’empêche pas l’autre ? Eh bien si, justement ! Si vous vous amusez à brimer et à agacer le formateur pour votre plaisir personnel, vous l’empêchez de travailler correctement, donc vous nuisez à tout le groupe. En général, le comportement puéril et enfantin n’a pas sa place dans la formation professionnelle, ni dans n’importe quel autre type de formation d’ailleurs.
Note de Pierre : je suis toujours étonné du nombre de personnes qui associent directement leur vision des langues étrangères à de mauvaises expériences à l’école ou à la fac. Profitez plutôt de ce nouveau projet pour faire table rase du passé.
Une formation est un engagement avec vous-même
« Ouais, c’est bon, ça va, j’ai compris. Mais bon, ça me saoule de travailler ! »
Alors vous n’apprendrez rien, vous ne progresserez pas, vous allez gaspiller votre formation et l’argent qui a servi à la payer et vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même. Si c’est un organisme qui a accepté de vous payer cette formation, il y a de fortes chances qu’elle ne vous en paye pas d’autres.
Vous devez accepter de perdre les réflexes propres à votre langue maternelle
« Mais c’est dur de faire face à toutes ces règles d’orthographe, de grammaire et de prononciation qui sont tellement différentes du français. Ce n’est pas naturel pour un francophone de suivre ces nouvelles règles tordues et de prononcer ces consonnes bizarres. Quant à ces temps de verbe carrément débiles qui n’existent même pas en français, c’est du grand n’importe quoi ! En ce qui me concerne, si ça n’existe pas en français alors ça ne peut pas être important !»
Raison de plus pour vous impliquer et vous appliquer à apprendre ces règles et à les appliquer correctement jusqu’à ce qu’elles deviennent une seconde nature pour vous. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de langues étrangères. Dites-vous bien aussi qu’étrangères ne veut pas non plus dire étranges.
Pour le formateur, ce n’est pas toujours facile
Cette liste regroupe plus ou moins l’ensemble des comportements négatifs que j’ai trop souvent rencontrés. La plupart de mes collègues pourraient vous raconter des histoires semblables. Pour ma part, je ne prétends pas être un formateur langue parfait. A certains moments de ma carrière, j’ai eu des moments moins glorieux comme ça arrive à tout le monde. A d’autres moments, je me suis ressaisi et cherché de nouvelles solutions.
En outre, ces comportements triomphaient surtout dans les organismes ou aucun encadrement n’était fourni au formateur, seulement des menaces et l’ordre de se débrouiller. Les apprenants de cette trempe ont vite fait de comprendre que le formateur est seul face à eux et alors en profitent. Dans d’autres organismes ou les formateurs sont encadrés, ce genre de comportement en général vite fait d’être maîtrisé, et alors là, beaucoup de choses deviennent possibles.
Rupert EWING, formateur d’anglais.
Source des images : Jake Stimpson, Shane Global, Shane Global encore, Tambako The Jaguar.
Oui Rupert, on retrouve bien là toutes tes luttes et ton soucis
d’aider tes élèves en éclairant leurs esprits, avec succès .
BRAVO
Rupert faisant partie de tes élèves actuelles, j’avoue me reconnaître parfois sur « je suis débordée » !
Entre vie de famille et vie professionnelle pas toujours évident de trouver de la place pour l’anglais alors tous les moyens sont bons !
Articles en anglais, podcast en voiture …
Sans vouloir gagner quelques points pour nos futures leçons !
Pas facile tous les jours de vouloir apprendre une langue mais dans notre motivation un formateur impliqué est un atout majeur !
alors merci pour votre soutien et vos multiples propositions pour nous accompagner comme la lecture des ces articles !
Je suis assez choquée suite à un mauvais retour des stagiaires d’ entreprise ou j’ai travaillé six mois. En face à face aucune remarque négative, aucune réclamation particulière! J’ai seulement bien entendu ces arguments que certains avancaient de ne pas avoir » le temps » de suivre mes conseils réitérés à chaque journée de cour (je les avais une fois par semaine) juste d’écouter un podcast ou de visionner un film en VO au moins une fois par semaine entre deux cours. Cette répétition de conseils identiques les a t’elle agacés au point de se plaindre? Peut on anticiper ce genre de chose? Comment leur faire dire ce qui ne va pas avant qu’il ne soit trop tard et que le centre de formation ne me sanctionne en retour?
Merci