L’anglais étant sans doute la langue la plus apprise au monde, il est normal qu’il fasse l’objet d’un grand nombre d’idées reçues, qui brouillent nos repères et en rendent l’apprentissage plus complexe qu’il ne devrait l’être. Dans cet article, nous verrons en quoi ce mythe de la langue la plus facile du monde est non seulement complètement faux, mais aussi destructeur pour l’anglais lui-même : il contribue à occulter tout ce qui fait sa richesse et sa spécificité.
L’anglais, une langue avec un statut à part
De nos jours, il semble difficile d’échapper à l’anglais. Depuis plusieurs siècles, la langue de Shakespeare étend son influence dans le monde et cette expansion a connu une brusque accélération avec l’arrivée d’Internet.
Il ne sera pas question dans cet article de discuter d’une éventuelle hégémonie de l’anglais. Partons plutôt du principe, fermement établi, que pour la majorité l’anglais est la langue étrangère par excellence, celle qui vaut d’être apprise avant toutes les autres. Poussons même le raisonnement plus loin : dans les esprits, il y a en quelque sorte l’anglais et les langues étrangères, comme s’il s’agissait de deux disciplines bien distinctes.
La langue la plus facile au monde ?
Ce statut privilégié de l’anglais lui confère une aura assez étrange de langue extrêmement simple à apprendre, en tout cas beaucoup plus que les autres. Vous souhaitez ménager vos peines ? Concentrez-vous sur l’anglais qui est si facile d’accès et laissez tomber les autres langues, trop compliquées et finalement pas si utiles…
Cette vision purement utilitariste témoigne d’une certaine étroitesse d’esprit et constitue bien entendu un mythe de plus sur les langues étrangères.
Si l’on fait preuve d’un tant soit peu d’objectivité, on découvre vite qu’il n’existe pas de langue facile ou difficile et que chacune d’entre elles comporte son lot d’excentricités. L’anglais ne fait évidemment pas exception à cette règle.
Des influences diverses pour une langue très spéciale
Si l’anglais n’occupait pas la place qui est la sienne, il serait sans doute considéré comme une langue assez particulière, loin du statut de mètre-étalon qu’on veut bien lui accorder. Si vous avez manqué l’article que j’ai consacré à l’histoire de la langue anglaise, voici une petite piqûre de rappel.
Aux origines de l’anglais moderne
Le vieil anglais est une langue germanique du groupe anglo-frison apportée au Ve siècle sur l’île de Bretagne par des colons venus du continent et plus précisément d’une zone allant des Pays-Bas au Danemark tels que nous les connaissons aujourd’hui. Il est très difficile pour un anglophone du XXIe siècle de lire le vieil anglais, étant donné que cette langue se rapprocherait aujourd’hui plus de… l’islandais.
Par la suite, cette base anglo-saxonne a été influencée par les langues brittoniques (donc celtiques) parlées par les peuples déjà présents sur l’île. Le très connu auxiliaire do (également appelé do-support) proviendrait de cet apport celtique. Le latin parlé par le clergé local est également venu enrichir le vocabulaire de ce vieil anglais en pleine mutation.
Puis, au IXe siècle, sont arrivés des Vikings parlant le vieux norrois, qui ont eux aussi profondément marqué la langue anglaise, par exemple en supprimant de nombreuses formes verbales ou en apportant des mots essentiels, comme egg, sky ou le pronom they.
En 1066, l’Angleterre passe sous contrôle normand suite à l’invasion de Guillaume le Conquérant. Une dizaine de milliers de mots français (ou, plus précisément, normands) intègrent le vocabulaire de ce que l’on appellera par la suite le moyen anglais.
Le XVIe siècle marque ensuite la naissance de l’anglais moderne, que les savants enrichissent de nombreux mots latins. Cet anglais moderne naissant reste inséparable de l’œuvre de William Shakespeare.
On considère généralement que la langue anglaise a atteint sa version moderne actuelle au cours du XVIIIe siècle, avant d’être exportée partout dans le monde par les colons britanniques.
Pour aller plus loin sur le sujet, je vous recommande la lecture de cet article passionnant, qui examine en détails les particularités propres à l’anglais.
Une langue pas comme les autres ?
Si on s’amuse à essayer de trouver quelle est la langue actuelle qui se rapproche le plus de l’anglais, on est étonné de constater qu’il ne s’agit pas d’une autre « grande » langue germanique, comme l’allemand, le néerlandais ou le suédois. Il s’agirait plutôt du frison occidental, parlé par environ 400 000 personnes dans le nord des Pays-Bas.
La ressemblance entre les deux langues pourra cependant sembler ténue même à un anglophone, qui ne profitera donc pas de la proximité linguistique que nous partageons, par exemple, avec l’italien.
Quelques spécificités de la langue anglaise
Abordons à présent quelques points qui font de l’anglais une langue si différente de ces voisines. Si certains d’entre eux ont pour effet de nous simplifier la tâche, d’autres en revanche n’ont pas fini de nous faire nous arracher les cheveux.
L’anglais, c’est facile !
La quasi-absence de genre grammatical
S’il est acquis pour nous que l’anglais ne marque quasiment pas le genre grammatical, à l’exception des pronoms he et she, il s’agit en réalité d’une véritable étrangeté au sein des langues indo-européennes, qui possèdent généralement deux ou trois genres (masculin, féminin et neutre).
Nous n’avons aucune raison de nous plaindre de cette curiosité, qui nous épargne les casse-tête des langues à trois genres comme l’allemand (der, die ou das ?) et les accords complexes des langues latines (mangé, mangée, mangés, mangées).
Une conjugaison très épurée
Une fois encore, ne boudons pas notre plaisir face à des formes conjuguées d’une grande simplicité. Si les verbes irréguliers nous poussent évidemment à nuancer ce constat, le fait d’ajouter un unique -s à la troisième personne du singulier permet de conjuguer rapidement la majorité des verbes anglais.
Ici encore, nous sommes loin de certaines difficultés comme les groupes verbaux, les formes propres à chaque personne ou les modifications du radical.
En revanche, les temps verbaux de l’anglais peuvent poser quelques problèmes aux francophones, mais ils ne sont pas réellement difficiles à utiliser, il suffit de les envisager différemment de ceux que nous avons l’habitude de voir en français.
Un vocabulaire proche du français
Comme nous l’avons vu, le vocabulaire anglais est en grande partie hérité du français et du latin. Il est donc difficile de se sentir dépaysé face à un texte anglais, qui comportera à coup sûr nombre de mots transparents.
L’anglais, pas si simple !
Les points que nous avons évoqués précédemment offrent un confort non négligeable aux francophones apprenant l’anglais. Cet avantage peut par contre se retourner contre vous si vous ne veillez pas à voir cette langue telle qu’elle est, c’est-à-dire parfois très différente du français.
Une grammaire potentiellement déroutante
Les multiples influences que nous avons évoquées dans cet article ont laissé quelques traces : l’anglais est une langue germanique, avec des apports celtiques, nordiques et latins. Sacré mélange ! En résulte une grammaire possédant quelques étrangetés, comme ce do-support qui n’est pas toujours facile à appréhender (do you like me? / I don’t like you / I do like you) ou le présent continu (I’m eating an apple), qui ne peut être traduit que par un souvent très maladroit « être en train de ».
Ces bizarreries grammaticales peuvent donc amener les francophones à commettre certaines erreurs fréquentes en anglais, qu’il est heureusement facile de corriger.
Je ne parlerai même pas des verbes à particules, ces postpositions qui peuvent changer du tout au tout le sens d’une phrase et dont il est quasiment impossible de deviner le sens (to look for, to look after, to look at…).
Une prononciation qui donne des sueurs froides
Ah, la prononciation anglaise… Sûrement le pire cauchemar des francophones et des Français en particulier. Le problème peut s’avérer si épineux que j’ai décidé de lui consacrer une partie entière de cet article.
Pourquoi la prononciation de l’anglais est-elle si compliquée ?
Des sons qui n’existent pas en français
Si de nombreux mots anglais proviennent directement du français, il ne faut surtout pas les prononcer comme en français ! C’est, à mon avis, l’un des plus gros problèmes auquel font face les francophones : la prononciation de l’anglais est très différente de celle du français, nous avons donc toutes les chances de nous tromper lorsque nous essayons de prononcer un mot « à la française ». Après tout, Georges Clémenceau ne disait-il pas « L’anglais, ce n’est jamais que du français mal prononcé. » ?
On considère généralement que le français possède 35 phonèmes (sons) et l’anglais 46, autrement dit un petit paquet de sonorités qui ne sont pas du tout naturelles pour nous. Comme si cela ne suffisait pas, les fréquences sonores employées par l’anglais sont très différentes de celles utilisées par le français.
Pas de correspondance oral/écrit
En lisant un mot anglais, il est extrêmement difficile de deviner sa prononciation, car une même lettre peut être rendue de plusieurs manières. Prenons par exemple la lettre « i ». Allez-vous la prononcer /ɪ/ comme dans hit, /iː/ dans unique, /ɜ/ dans bird, /aɪ/ dans fight ou /aɪ̯ə/ dans fire ?
Le problème inverse se pose également quand on veut passer de l’oral à l’écrit. Si vous entendez /θɹuː/, allez-vous comprendre through ou threw ? Si je vous dis /bɹeɪk/, suis-je en train d’utiliser le mot break ou brake ? Gare aux homophones !
N’oubliez pas l’accent tonique !
Le français a la particularité de posséder un accent tonique très peu marqué et toujours positionné sur la dernière syllabe du mot. C’est un peu plus complexe en réalité, mais ne compliquons pas les choses.
L’anglais, quant à lui et comme de nombreuses autres langues, possède un accent tonique, c’est-à-dire une syllabe du mot qui sera accentuée à l’oral. Hélas, il n’est pas possible de savoir sur quelle syllabe tombe cet accent tonique. Par exemple, en espagnol, il est souvent indiqué à l’écrit par un accent : hábito / habitó (« habitude » / « a habité »), tandis qu’en anglais, une telle indication n’est pas fournie.
Il existe quelques astuces permettant de deviner où tombe l’accent tonique, mais elles ne sont pas toujours parfaitement fiables et peuvent s’avérer plutôt complexes. Par exemple, pour les mots terminés par un suffixe, l’accent tonique ne se trouve pas au même endroit selon que le suffixe est d’origine germanique (-ful, -ly) ou latine (-uous, -ity). Par exemple, on a beauty et beautiful (suffixe germanique, l’accent ne bouge pas), mais tempest et tempestuous (suffixe latin, l’accent change de place). De quoi donner des cauchemars…
Pour savoir quelle syllabe est accentuée, c’est très simple, il suffit de regarder la transcription du mot en alphabet phonétique international (API). L’accent tonique est indiqué par une apostrophe (« ‘ ») placée avant la syllabe accentuée. Par exemple, on prononcera maybe (/ˈmeɪbi/) ou ingenuous (/ɪnˈdʒɛn.ju.əs/). Même si la phonétique n’est pas votre tasse de thé, repérer l’accent tonique ne devrait pas vous poser de problème.
Comme un schwa sur la soupe
Comme si l’accent tonique ne suffisait pas, l’anglais a tendance à « manger » les syllabes qui ne sont pas accentuées. C’est un phénomène dit d’apophonie (non, ce n’est pas un gros mot). Par exemple, si vous prononcez able, vous devez accentuer la première syllabe (a-) et prononcer faiblement la seconde (-ble), la lettre e devenant muette.
Ce qui nous amène au fameux « schwa », noté /ə/ en phonétique. Toutes les voyelles de l’anglais sont susceptibles d’être prononcées comme un schwa si elles ne sont pas accentuées, comme le a de about (/əˈbaʊt/), le u de medium (/ˈmiːdɪəm/), le e de vegetable (/ˈvedʒtəbl/)… A noter cependant qu’un schwa peut se retrouver en position accentuée, comme dans virtue (/ˈvəː.tjuː/), attention donc à ne pas tomber dans le raccourci voulant que le schwa se trouve uniquement dans des syllabes non-accentuées.
Pour bien prononcer l’anglais, il convient donc de faire cette double gymnastique : accentuer une partie du mot et avaler les autres !
L’anglais, une fausse langue facile à apprendre avec sérieux
Comme vous avez pu vous en rendre compte, le mythe faisant de l’anglais une langue dénuée de difficultés ne résiste pas à une analyse objective. L’anglais n’est fondamentalement ni plus facile, ni plus difficile à apprendre que l’allemand ou l’espagnol. Comme toute autre langue étrangère, il comporte des points susceptibles de poser problème et il est nécessaire de les aborder avec patience et rigueur. Si vous adoptez cette démarche, vous réussirez forcément à maîtriser l’anglais.
Un mythe dangereux pour votre motivation
Si je tiens tant à abattre cette idée reçue, c’est parce qu’elle a un effet dévastateur sur le moral des personnes rencontrant des difficultés à apprendre l’anglais. Imaginons la situation suivante : vous décidez de vous attaquer à cette langue, persuadé qu’elle est d’une simplicité enfantine et que l’affaire sera donc pliée en l’espace de quelques mois. Puis, petit à petit, les premières difficultés commencent à se faire sentir : la prononciation vous semble drôlement compliquée, vous n’arrivez pas à prendre le bon accent, les verbes à particules vous font tourner la tête, vous n’êtes jamais sûr du temps à employer.
Pourtant, tout le monde vous a dit que l’anglais était extrêmement simple, vous ne devriez pas butter sur autant de difficultés ! Serait-ce, horreur, malheur, la preuve que vous êtes nul en langues ? Très vite, l’idée fait son chemin et finit par s’ancrer dans votre tête ; vous finissez par laisser tomber l’apprentissage de l’anglais, convaincu que les langues étrangères, ce n’est pas pour vous.
Apprenez correctement l’anglais et vous réussirez à coup sûr
Maintenant que vous êtes débarrassé de toutes ces fausses croyances, il ne vous reste plus qu’à apprendre correctement l’anglais, c’est-à-dire en faisant attention à toutes les difficultés évoquées plus haut et en appliquant les conseils plus généraux que je donne sur le blog.
L’anglais est une fausse langue facile, mais n’est pas pour autant une langue difficile. Tout le monde est en mesure de l’apprendre, alors pourquoi pas vous ?
Source des images : Jaume Escofet, NASA’s Marshall Space Flight Center, Curtis Cronn.
Plutôt d’accord avec toi, cher Pierre!
L’anglais est effectivement lon d’être la langue la plus simple du monde, sans être horible, et une petite mise au point comme celle-là n’est pas inutile. Je pense que cette idée reçue est aussi colportée par une exposition à l’anglais dans le vie de tous les jours (films, marques, …) plus importante que pour les autres langues étragères qui nous aide plus facilement à retenir le vocabulaire (même les plus mauvais en anglais sauraient dire « pomme » dans cette langue!).
J’ai tendance à trouver cette exposition exagérée, injustifiée et nuisibe à la richesse de l’anglais elle-même, mais là c’est mon coeur d’espérantiste qui parle!
Tout à fait : le vrai avantage quand on apprend l’anglais, c’est l’exposition permanente, qui permet de s’immerger très facilement dans la langue. Quant au statut un peu à part de l’anglais, il contribue en effet à créer un « Globish » simple d’accès mais aussi relativement pauvre.
l’anglais ? Honnêtement ? c’est une langue à laquelle on est surexposé, le résultat est que pour certaines personnes comme moi, c’est l’overdose d’une langue et de sa culture ! pour sa facilité, effectivement, c’est un mythe. Même si je n’ai jamais étudier l’espéranto, je sais que c’est une des langues les plus facile au monde. Personnellement, je trouve l’espagnol plus facile car mise à part sa conjugaison (nottament au passé mais pas que) et quelques rares point de grammaire (le a devant un COD de personnes), la langue reste plus facile pour la francophone. Il est vrai que le classement langues faciles/difficiles reste variable selon notre langues maternelles. Si vous êtes allemand, c’est sur le néerlandais vous apparaitera facile, moi pour un français.
L’anglais reste tout de même facile d’accès de par son vocabulaire très influencé par le latin et le français. Après, si on exclut quelques difficultés propres aux langues latines, comme la conjugaison, l’espagnol et l’italien sont bien plus proches du français que l’anglais, qui prend parfois des airs de « fausse langue latine ».
Merci pour ce billet Pierre !
Il y a encore plus à dire sur la difficulté de l’anglais pour un français mais je te fais confiance…
Deux exemples :
– la multitude des sons anglais (ajoute donc les voyelles courtes, longues, etc.) et la paresse du français qui a laissé tomber les distinctions o/ô -ai (futur)/-ais (conditionnel font que je suis persuadé que l’oreille française non spécialement rééduquée n’entend pas tous les sons.
En d’autres mots, les Français prennent pour de parfaits homophones des mots qui n’en sont évidemment pas par un EMT (English Mother Tongue) ; le Français entendra mal et fera des erreurs de compréhension et évidemment, il prononcera incorrectement et sera mal compris.
J’ai plusieurs anecdotes correspondant à de mauvaises compréhensions ou prononciations de ma part…
Ceci concerne la prononciation d’un mot et on doit y ajouter les syllabes non accentuées voire muettes, l’intonation de la phrase, etc.
– vu la variété des sons anglais, cette langue comporte de nombreux mots différents (mal entendus par un Fr) très proches les uns des autres et qui restent courts alors que le français utilisera toute une structure pour qualifier comme par exemple weekend pour fin de semaine ou housewise pour « en ce qui concerne la maison »..
Les mots anglais sont plus courts (« Difference » comporte 2 syllabes contre 4).
De plus, il y a foultitude de mots pour un seul mot français (un dictionnaire bilingue comporte beaucoup plus de mots côté En) mais il n’y a jamais 2 vrais synonymes car chacun des mots est de signification ou d’usage légèrement différent.
Les sons exotiques sont l’un des plus grands défis qui attendent toute personne souhaitant apprendre une langue. Ce n’est d’ailleurs pas le cas que pour l’anglais, loin de là ! Je pense vraiment qu’il faut passer un peu de temps juste sur la phonétique et ne pas hésiter à solliciter l’avis de personnes plus expérimentées ou, mieux, de locuteurs natifs. C’est un peu laborieux, mais c’est le seul moyen de ne pas prendre de mauvaises habitudes à l’oral.
Désolé pour cette ligne de conclusion oubliée :
La langue anglaise est très très riche, avec des tas de nuances et l’apprendre est la passion de toute une vie (néanmoins un Français peut rapidement parler bien mieux que bien des natifs) !
Juste un détail : to look for, to look after, to look at…il s’agit de postpositions et non de prépositions. Mais ça va, on comprend. Je continue ma lecture, très motivante pour me remettre à l’anglais, et tout-à-fait enrichissante (comment fonctionne notre mémoire par ex). Merci pour ce travail encyclopédique.
Tout à fait, je corrige cette imprécision. Merci.
L’anglais n’est pas la langue la plus simple du monde, mais pas très difficile non plus. Le vocabulaire est souvent identique qu’en français. Mais il faut pratiquer! C’est le secret. J’ai suivi des cours d’anglais chez le http://www.englishacademy.be pendant plusieurs années. Les cours étaient bons, mais mon progrès était médiocre, parce que je n’appliquait jamais ce que j’apprenait.
Maintenant, je lis des livres en anglais et je regarde les films en VO. Faites ça et vous verrez bien le résultat!
Pour un linguiste sérieux, l’anglais est en réalité une langue très difficile. Eh oui là où je ne vous suis pas c’est qu’il est bien possible de parler de langues plus difficiles que d’autres ).
Ce qui est dit ici est juste, mais ne donne qu’un petit aperçu des difficultés de cette langue.
Ça se voit que vous êtes un linguiste sérieux. J'ai aimé votre intervention. Hats !
Au passage en français « l’anglais est définitivement une langue simple », ça ne veut rien dire.
Le mot anglais definitely se traduit en français par assurément, ou absolument.
Définitivement se traduit en anglais par finally.
Un des problèmes de l’anglais est l’immensité et surtout l’incohérence majeure de son vocabulaire, aussi très irrégulier dans la formation des mots dérivés. C’est une langue qui juxtapose tout et n’importe quoi en se contentant d’évoquer, de façon idiomatique la plupart du temps.
Par exemple, le phrasal verb « to embark on » n’a plus aucun lien avec un quelconque bateau comme c’est le cas avec l’expression française s’embarquer dans un projet. Barque ne se disant pas bark en anglais (bark veut dire écorce).
Bonjour, je ne suis pas d’accord avec cet article. Bon, il est vrai qu’apprendre l’anglais n’est pas une facilité, mais c’est assurément une langue très simple. J’ai le sentiment que les difficultés proviennent souvent du postulat de départ des apprenants. Au travail, je vois tous mes collègues qui prononcent l’anglais avec des sons français. Mais quand on apprend une langue il faut partir de 0, et accepter le concept de « langue différente », dans sa grammaire, son vocabulaire, mais aussi ses sons. Car faire de l’anglais avec la palette sonore française ne peut mener qu’à l’échec.
Pour le reste, l’anglais est omniprésent, sur les emballages, dans la musique, dans les médias, absolument partout. On peut le lire, l’entendre, avec toute une variété d’accents. L’apprenant peut même s’auto-corriger contrairement à d’autres langues où il sera difficile d’avoir accès à des ressources.
Pour parler l’anglais il faut juste appliquer 2 points très simples :
– apprendre comme un bébé (valable pour toutes langues). Qui sérieusement a envie de potasser des bouquins de grammaire? Nous n’avons pas appris le français comme ça!
– adopter l’accent « british » un peu cliché, le parlé de la BBC. Parler calmement comme un lord anglais (David Cameron, ou les interview de David Bowie sont de bons exemples). Je fais le parallèle avec des gens qui parlent l’italien sans le chanter, car ils n’osent pas. L’anglais c’est pareil, il ne faut pas hésiter à exagérer l’accent. On vous comprendra mieux qu’avec un anglais à la française.
Qui a dit qu’il fallait parler à fond en marmomant à l’américaine? En plus, pour peu que vous soyez du Sud de la France, l’accent tonique et la prononciation claire et distincte de la plupart des syllabes ne vous posera aucun souci.
– mettre vos PC, téléphones, ordinateur de bord de la voiture en anglais. Ne pas lésigner sur tous les stimulis possibles qui peuvent rappeler chaque jour au cerveau qu’un monde anglophone existe. Même si vous maîtrisez vite ces interfaces, ça sert.
J’ai commencé comme cela avec un niveau lycée plutôt bon mais sans plus. L’émulation et le succès de la méthode faisant le reste, je parles anglais couramment désormais. Je suis toujours compris et suscite l’étonnement des anglophone, peu habitués aux français parlant avec un accent britannique.
Bon apprentissage à tous!
Le problème c’est qu’il faut aimer cette langue! Elle nous est imposée, et lorsqu’on est malentendant déjà en
Français, un vrai supplice à l’oreille, car c’est une langue aiguë et chuintante . Ne vous déplaise, j’ai appris à bien utiliser ma langue (le français), en faisant de la grammaire et de l’étymologie. L’anglais, par sa simplicité grammaticale, (pas de tu, pronoms identiques selon leur fonction, conjugaison quasi absente, adjectifs invariables) est détestable et intraduisible. Ma première langue est l’allemand, que j’ai apprise à partir du français, sans immersion: je suis capable aujourd’hui d’écouter et de comprendre une radio en allemand même si je ne le pratique plus. Ma troisième langue est l’italien, apprise en immersion en Italie. Je n’ai rien retenu. L’anglais, j’ai tout essayé; je lis parfaitement l’anglais scientifique et Shakspeare me pose peu de difficultés (vocabulaire riche, conjugaisons, tu…). Mais je ne comprend rien à un roman en anglais moderne et rien du tout aux chansons anglaises (que je déteste absolument); les interviews en anglais me sont incompréhensibles. Je suis adulte, ce n’est pas grave, mais que faire pour ma fille de 13 ans quia elle aussi horreur de l’anglais pour les mêmes raisons? Pour laquelle une heure de cours d’anglais c’est de la torture! Pourquoi n’apprend-t-on pas l’anglais à l’écrit? De toute façon devant un locuteur angolais, j’écris les « homophones » qui n ‘en sont pas, car il ne me comprennent pas….. L’immersion dans la langue est insupportable et très, très fatigant! Nos cerveaux ne sont plus ceux que nous avions à la naissance, nos aires auditives ne comprennent pas ces sons inconnus. Si vous avez la solution…..