L’espagnol est l’une des langues les plus parlées dans le monde et la langue officielle de 20 pays. A travers les découvertes de Christophe Colomb et de la colonisation du sud et du centre de l’Amérique à la fin du XVe siècle, la langue espagnole s’est diffusée, à l’exception d’une minorité de pays, sur tout le continent américain.
Note : j’ai le plaisir de recevoir Pierre du blog Holamigo, spécialisé dans la langue espagnole. Pierre vient de s’installer au Costa Rica, première étape d’un passionnant périple qui l’amènera à sillonner toute l’Amérique latine. Il en profite donc pour nous présenter les différences entre l’espagnol européen et américain.
Connaître les nuances de régions pour apprendre l’espagnol
- Mais si les Espagnols ont introduit leur langue sur cet immense territoire qu’est l’Amérique latine, qu’en est-il aujourd’hui de la langue, a-t-elle changé ?
- Est-ce qu’il y a deux espagnols distincts, voire une langue différente dans chaque pays ou région ?
La question vaut la peine d’être posée car si la langue change, l’apprentissage aussi ! Je me suis très vite intéressé à cette problématique quand j’ai appris l’espagnol car j’avais un rêve : voyager en Amérique latine. Curieux de nature, je posais des centaines de questions pendant mes cours particuliers d’espagnol sur les points communs mais surtout les différences entre pays hispanophones. Par chance, ma professeure, native de Madrid, avait eu l’occasion de voyager en Argentine et vivre à Buenos Aires, elle répondait donc à mes interrogations.
Aujourd’hui, grâce à mes efforts pour apprendre l’espagnol j’ai trouvé un stage à San José, au Costa Rica ! Je découvre donc chaque jour des nuances de langage, d’autant que je vis avec des étudiants d’horizons variés (à 12 sous le même toit !) : Colombiens, Mexicains, Costariciens, etc. Je vais donc vous parler de mon expérience, et partager dans cet articles des photos de mon séjour en Amérique latine, car le but du blog Le Monde des Langues est d’encourager et aider ses lecteurs à apprendre une langue, et quoi de mieux pour motiver que des photos qui font rêver !
Pour mieux comprendre les différences idiomatiques il faut d’abord remonter dans le temps et s’intéresser aux cultures.
L’influence des cultures et des civilisations
L’impact des civilisations est non négligeable car c’est une des premières influences du langage. Ainsi, l’emploi de nombreux mots issus de l’arabe en espagnol en est la preuve. L’expression Ojala (pourvu que) est un exemple frappant car elle trouve son origine dans l’expression In sha Allah, (si Dios quiere – si Dieu le veut). On estime les arabismes dans l’espagnol à presque 4000 mots !
En parallèle, les peuples d’Amérique latine parlent une langue influencée par les civilisations précolombiennes. Incas, Mayas, Aztèques… autant de peuples présents sur le continent avant l’arrivée des colons, et qui ont laissé une empreinte forte dans la culture latino-américaine dont notamment la langue. De cette façon des mots issus des dialectes parlés par les populations ancestrales des terres latino-américaines se sont immiscés dans l’espagnol. C’est par exemple le cas pour la dinde, traduite par el pavo en Espagne qui se convertit en el guajalote dans certaines régions d’Amérique latine, mot originaire de la civilisation maya.
La dernière est peut-être plus forte influence est celle de la culture américaine dans des pays comme le Mexique et son langage courant. Il s’y utilise un nombre particulièrement élevé de mots anglais et le développement du Spanglish (langage « bâtard » mélange d’anglais et d’espagnol) est une preuve de cet impact culturel américain et son mode de vie. J’ai d’ailleurs pu constater par moi-même l’influence culturelle américaine à San José, capitale du Costa Rica, où elle est particulièrement visible !
Les différences entre l’Espagne et l’Amérique latine
A savoir : la langue espagnole en Espagne est nommée castellano (le castillan).
On distingue trois différences majeures de langage entre l’espagnol en Espagne et en Amérique latine.
Les mots
Eh oui, certains mots de la vie quotidienne changent. Il est intéressant de bien connaître ces termes car vous les utiliserez très souvent. N’oubliez pas que l’on retrouve ces changements dans la majeure partie de l’Amérique latine mais qu’il y a toujours des exceptions !
Voici une petite liste non-exhaustive :
- Voiture : carro (au lieu de coche).
- beau : lindo au lieu de guapo.
- un pâté de maison : una cuadra (remplace una manzana). Ex : la casa está situada a dos cuadras del parque.
- le jus : zumo est remplacé par jugo.
- la pomme de terre : la papa en Amérique latine, la patata en Espagne (las papas fritas).
- attraper : agarrar ou tomar.
Faites attention, le verbe coger, qui normalement a pour sens « attraper » en Espagne, a une signification toute particulière en Amérique latine puisqu’il signifie vulgairement « faire l’amour », évitez donc le malaise et ne l’utilisez pas si vous partez en voyage !
L’application Mosalingua pour apprendre l’espagnol est idéale pour distinguer ces nuances de vocabulaire car elle propose parfois deux mots pour une traduction en précisant lequel s’emploie plutôt en Amérique latine ou en Espagne.
Les expressions
Les expressions du langage courant et l’argot diffèrent complétement. On retrouve par ailleurs des différences majeures entre l’Espagne et l’Amérique latine mais aussi entre les régions d’Amérique latine.
Voici un visuel pour vous montrer un éventail de différentes expressions selon les régions pour dire : C’est cool !
L’accent
L’accent joue un rôle très important et il va parfois vous rendre la compréhension difficile. David, un ami costaricien rencontré à San José m’a ainsi avoué parfois ne pas comprendre un mot quand il discute avec un Chilien ! La prononciation change parfois beaucoup et il faut s’accrocher. C’est ce qui m’est arrivé à Madrid quand j’ai rencontré dans une auberge de jeunesse un Argentin venu voir de la famille en Espagne. J’ai été intrigué par son accent et je n’avais jamais entendu une telle prononciation.
En Argentine, et surtout à Buenos Aires, la capitale, le « ll » et le « y » se prononcent « ch » par les argentins. De cette façon le « yo » (je) se transforme alors en « cho », difficile de comprendre une phrase entière si on ne connaît pas ce petit détail !
Mon expérience en Amérique Centrale : petites observations
Pour terminer cet article je tiens à vous livrer quelques impressions et observations de mon expérience du Costa Rica. Cela permet de vous montrer des exemples de petites particularités qu’on peut trouver dans un pays latino-américain !
Mon arrivée à San José
J’ai été très surpris en arrivant à San José. Ma première vision du pays fut la suivante : en arrivant à l’aéroport j’ai pris un taxi pour me rendre au quartier étudiant de San Pedro et retrouver mon nouveau logement. Pour rejoindre le quartier j’ai traversé la ville de San José en diagonale et j’ai donc eu un aperçu entier de celle-ci. Ce qui m’a frappé c’est le contraste entre parcs naturels, régions naturelles préservées et une grande capitale caractérisée par la pollution et l’engorgement de ses routes, avec une croissance incontrôlée et des infrastructures insuffisantes. On trouve ainsi essentiellement cette influence américaine déjà mentionnée : fast foods et Malls (centre commerciaux) immenses. Malgré les décors idylliques que je découvre à chaque expédition pour visiter le territoire (cf. photos), je n’oublie donc pas que le Costa Rica est un pays en développement avec toutes les problématiques que ce statut peut induire !
Parler espagnol au Costa Rica
- Ici les gens peuvent utiliser vos au lieu du tú pour s’adresser à quelqu’un, dont le niveau de formalité est entre le « tu » et « le vous ».
- Les costariciens utilisent l’expression ¡Qué chiva ! pour dire « C’est génial ! »
- Il y a moins de difficultés de compréhension car les costariciens ont une vitesse d’élocution plus lente que la moyenne, surtout comparée à la vitesse d’élocution en Espagne.
- Pour dire bonjour, on n’utilisera presque jamais Hola mais plutôt Buenas.
- Les exemples de spanglish ou de mélange avec l’anglais sont nombreux : le familier « mec » de France se dit ici maé (version caribéenne de man) ou l’expression tuanis qui signifie « super » en référence à to nice.
- On appelle affectueusement les habitants d’ici les Ticos ou Ticas !
- Enfin le slogan de ce beau pays est ¡Pura Vida!, qui représente la vie tranquille et pure que vivent les Costariciens.
Que retenir de ces différences
Celles-ci sont nombreuses de par la diversité et l’étendue des régions hispanophones. Elles sont souvent liées aux cultures et aux civilisations propres à chaque territoire. Cependant on sera globalement compris partout, qu’on ait appris la langue en Espagne ou en Amérique latine. Il n’y a pas de fossé aussi grand que celui qui existe entre le portugais du Portugal et celui du Brésil. L’important et de retenir quelques expressions et mots récurrents bien distincts!
Le temps d’adaptation à l’espagnol des pays d’Amérique latine varie beaucoup. Parmi les pays où la compréhension est la plus difficile vous trouverez l’Argentine ou le Chili avec des accents très prononcés, alors que c’est plutôt au Pérou ou en Equateur qu’on se rapprochera le plus d’un espagnol « pur », pur dans le sens de : le plus ressemblant avec celui d’Espagne.
Note de Pierre : j’ai déjà entendu parler des Equatoriens et des Péruviens et leur espagnol me paraît effectivement plus familier que celui des autres Latino-Américains. Ce n’est là que l’impression d’un non-hispanophone !
Une bonne façon de s’entraîner à comprendre ces nuances du langage courant, pour ceux qui ne peuvent pas voyager, est de regarder des films. Vous pouvez par exemple alterner vos séances ciné-popcorn entre un film espagnol d’Almodovar et un film mexicain par exemple du réalisateur Iñarritu.
Mais qu’importe où vous allez, le plus important et de parler la langue avec les locaux pour progresser et vous discernerez les petites nuances de langue au fil des échanges. Ce sont d’ailleurs celles-ci qui font toute la richesse et la diversité de la langue espagnole !
Source des images : Pierre Jousserand pour les deux premières, Thomas Ruiz pour les deux suivantes.
Bonjour Pierre,
Moi aussi j’ai noté un grande différence entre l’espagnol d’Europe et l’espagnol d’Amérique du Sud. J’apprends l’espagnol depuis 10 mois et j’ai quelques tuteurs: un de Bolivie, un ami de Valencia en Espagne, une autre amie de Gran Canarie. Quelquefois je prends des classes sur Italki et il y a le même problème.
Mais je ne trouve pas que ce soit très grave. Les gens normalement me comprennent et quand j’utilise un temps faux ou un mot pas correct ce n’est pas grave.
Je pense que je montre un certain respect en communiquant avec les gens dans leur langue. Et on sait qu’on parle l’espagnol dans plusieurs pays du monde -et il n’est pas possible apprendre toutes les nuances.
Excuse-moi pour toutes mes fautes en français – je suis une bloggeuse allemande (comme toi j’écris sur les langues )et prof d’italien.
Cordialement
Christine
Bonjour Christine,
Merci pour ton commentaire. Effectivement, faire quelques fautes ou utiliser un mot pas forcément local n’a jamais empêché de se faire comprendre.
Aucun problème pour tes fautes en français. Tu en fais très peu et je trouve que tu donnes un excellent exemple aux lecteurs du blog !
Je suis allée aux Canaries il y a quelques semaines et j’ai noté que pomme de terre se disait « papas » au lieu de « patatas »…! J’ai trouvé ça plutôt drôle car j’imagine qu’ils disent également « papa » pour appeler leur père, non ?
Je trouve que la langue espagnole est au même niveau que langlais au niveau de ses variations : jamais exactement la même suivant là où on se trouve !
Hasta luego !
Je crois que papa veut aussi dire « pape » en espagnol (corrigez-moi si je me trompe). Je te laisse imaginer la scène.
Je me suis fait avoir avec coger. En expliquant à des mexicaines les dfférences entre la France et l’Autriche, je parlait d’un système qui existe en Autriche pour acheter le journal le dimanche. Il y a des genres de sacs attachés à des poteaux avec des journaux dedans et un petit boitier pour mettre des pièces pour payer. Mais rien n’empèche de prendre un journal sans payer. À ce moment, j’ai dit « Puedes coger sin pagar ». Ça a bien fait rire tout le monde.
Mais qu’as-tu fait à ce pauvre journal, malheureux ?!
Au Chili coger veut dire cueuillir aussi même si on comprend l’autre sens. Après tout on dit bien choper un bus sans qu’on pense à la même chose que choper une nana. Le problème survient surtout quand on ne précise pas ce que l’on chope donc tant que l’on utilise le verbe de façon transitive, pas de souci.
Merci Pierre pour cet article qui restitue bien la pluralité des « espagnols » selon où l’on se trouve de l’autre coté de l’Atlantique. C’est bien pour cela que l’on parle d’espagnol chilien, d’espagnol colombien ou encore d’espagnol mexicain qui est finalement la variété la plus parlée dans le monde aujourd’hui. Evidemment cela entraîne son lot de vocabulaire spécifique, ce qui est tout sauf un hasard. Pour ma part je souscris amplement à tes observations sur l’accent, dans le sens où l’espagnol péruvien m’apparaît largement plus accessible que l’espagnol argentin. Cela dit l’usage du mot « coger », quiproquo bien drôle finalement, semble faire l’unanimité dans ce qu’il désigne ou pas des deux côtés de l’Atlantique. C’est parfois un peu plus qu’un simple moyen de transport… J’aimerais maintenant revenir sur certains points que tu as abordés et en soulever d’autres.
– Du contact indigène aux langues mixtes : Comme tu l’as rappelé, la variété des « espagnols » parlés aujourd’hui peut s’expliquer par la présence antérieure des langues précolombiennes qui ont légitimement influencé l’espagnol colonisateur allant jusqu’à une créolisation de la langue de langue que l’on retrouve en Colombie, aux Antilles et jusqu’aux Philippines. Cette influence à d’ailleurs été double car il a bien fallu incorporer à l’espagnol de nouveaux mots issus des trouvailles américaines comme les fameux « chocolat », « tomate », « maïs » ou « pomme de terre ».
Aujourd’hui cette interaction entre langues indigènes et langue du colon se poursuit avec la naissance du spanglish du fait d’un monde globalisé et surtout d’une immigration mexicaine massive et bien connue aux Etats-Unis. Le même cas peut être observé avec l’apparition du portuñol, grâce aux échanges entre le Brésil lusophone et ses voisins hispanophones.
– L’influence de l’immigration européenne et notamment en argentine : C’est un point à mon sens qu’il faut mettre plus en avant dans ton article. Tu rappelles le fameux « ch » argentin. Le doit-on aux langues indigènes et/ou au poids de l’immigration, notamment italienne dans ce pays ? Ainsi est né par exemple le lunfardo, l’espagnol argotique pratiqué par la communauté italienne, aujourd’hui confondu avec le porteño de Buenos Aires. Un argot qui reste incompréhensible pour les non initiés ! C’est aussi une forme d’espagnol, peut-être altérée, mais qui existe. C’est un espagnol d’importation et « l’italianité » des Argentins n’est plus à démontrer, même si l’immigration que reçue ce pays dépasse largement le seul cadre de l’Italie.
– Rémanence des langues indigènes : Dans cette pluralité des espagnols, on aurait tendance à oublier les langues préexistantes à l’idiome ibérique. En dépit de la violence de la conquête et surtout du drame démographique qu’elle a engendré il est bon de se rappeler que l’espagnol n’est pas toujours un passeport linguistique suffisant dans les pays mêmes où il est pourtant langue officielle. Le quechua ou l’aymara des hauts plateaux andins de Bolivie et du Pérou restent très pratiqués et il est tout à fait possible de rencontrer ces populations indigènes autour de Cuzco et ailleurs, qui ne font donc pas partie de la communauté hispanophone. Ce n’est pas pour rien que la Bolivie se définit aujourd’hui comme un état « plurinacional » où les langues indigènes sont reconnues officiellement. Idem encore dans le cas du guarani au Paraguay qui est devenue également une langue officielle ou du maya au Guatemala qui relègue parfois l’espagnol au rang de langue seconde dans ce pays. Tout cela pour dire que toutes ces langues précolombiennes conservent un vrai dynamisme et interagissent au quotidien avec un espagnol dominant. Certes il faut s’aventurer dans des endroits parfois reculés. Mais l’Amérique hispanique reste un continent plurilingue.
– Je viens d’employer le terme d’Amérique hispanique et non d’Amérique latine, car s’il est vrai que si l’espagnol s’est imposé dans de nombreux pays d’Amérique, il ne l’a jamais fait qu’en Amérique hispanique et non latine (et pour cause !). J’insiste sur ce point car c’est oublier un peu vite la singularité du grand voisin lusophone brésilien, et ainsi entretenir la confusion, facile, mais fréquente, que l’Amérique latine est parfois synonyme d’Amérique hispanique. Or, c’est l’appartenance à la communauté lusophone comme hispanophone qui définit ce que l’on peut appeler « l’Amérique latine ». Mais que reste-t-il alors de latin dans ce sous-continent quand on vient de faire référence aux langues indigènes ? Je ne discuterai pas plus ici de cette construction sémantique et historique qu’est l’Amérique latine.
Au moment de conclure, l’espagnol comme les « espagnols » américains qui nous préoccupent ici sont traversés par des dynamiques multiples. Qu’elles soient à la fois de créolisation, comme pour toute langue coloniale, mais aussi importées par le biais d’une immigration européenne et africaine (fut-elle forcée !). Sans oublier l’effet de la globalisation, à la racine du spanglish, et dans une moindre mesure du portuñol. Que l’Histoire l’ait voulu ou non, l’espagnol américain coexiste avec des langues préexistantes.
Bonjour Alexis et merci de ton retour sur l’article !
J’ai lu avec intérêt tes précisions et je suis d’accord avec toi.
Je suis curieux de voir l’évolution de la langue espagnole avec la mondialisation 🙂
Jebpense que vous pouvez pas parler de pureté d une langue, l’Espagnol e Amérique est plus conservateur. Il y a aussi une influence de la région d’origine des colons. Cest pour cela que l’Espagnol du sud de l’Espagne en particulier Séville n utilise pas de différence entre s et c (une vulgarité du Nord répandue au XIX siecle et considéré cmme normale aujourdhui)
Mais quelle ignorance, il n’y a pas de « espagnol » original, et comme le rappelle notre ami en haut, c’est le castillan qui a plus évolué…
Quant a la « créolisation » ell est inexistante, à part dans les caraïbes où le papiamento est une langue créole de curaçao influencé par l espagnol et le portugais…
En outre, « man » pour dire mec est juste l’abreviation de « hermano » ainsi à Bogotá cela se dit man tandis qu a l est de la Colombie et aj Venezuela cela se dit « mano » .
Noi en tant que francophone non natif, je vois beaucoup plus de différence entre Paris, Toulouse et Marseille qu entre le Mexique et la Colombie…
Ah au passage, le québecois est vraiment une langue à part entiere, car tres difficile a comprendre, c est un patois d origine francaise