Par Pierre

9 juillet 2018

Appropriation culturelle

Depuis quelque temps, on entend beaucoup parler d’un drôle de concept appelé « appropriation culturelle ». Soit le fait de prendre des éléments culturels propres à un groupe « opprimé » pour se les approprier en tant que « dominant ». Je ne pensais pas vous en parler a priori, mais après l’avoir vu appliqué aux langues, je me suis dit qu’il était grand temps de mettre les points sur les i.

Doit-on renoncer à apprendre la langue d’une « communauté opprimée » ?

Et si vous voulez braver l’interdit et apprendre la langue étrangère de votre choix, ça se passe sur la chaîne Le Monde des Langues.

Pierre

Fondateur du Monde des Langues, j'aide les passionnés de langues à devenir plus autonomes et à atteindre leurs objectifs. J'ai eu l'occasion d'apprendre l'allemand, l'anglais, le finnois, l'italien et le japonais.

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  1. C'est un point de vue personnel,mon avis est que le concept d'appropriation culturelle est flou,mal défini,ce qui en permet une application non exhaustive qui risquerait d'ériger entre différentes cultures des fortifications plus délétères que protectrices,surtout lorsque il s'agit de langage.

    S'il s'agit de sacré,il est logique que son utilisation profane soit perçu comme une offense. Mais pour les mots du quotidien?
    Certains pensent qu'il est nécessaire de reçevoir l'invitation de leur peuple pour revêtir des éléments de leur culture,a fortiori lorsque vous êtes blanc (et donc privilégié) Cette exception étant alors permise par la domination du groupe sur son invité est aussi temporelle.

    S'il paraît que ce respect ne s'applique que du privilégié a celui qui est oppressé du fait de son origine,je n'en suis pas sûre : Il se trouve certainement dans un même pays,des gens originaires de régions distinctes n'appréciant pas le partage de leur patrimoine linguistique ou autre par leurs voisins.Tout comme d'autres apprécient de voir leur culture étudiée,adoptée.

    Bien souvent,des faits sont qualifiés d'appropriation culturelle et engendrent des prises de position radicales : C'est mal, point! / ou l'inverse alors que la réalité est nuancée.
    Côté langage,j'ai pu voir des gens outrés d'être abordés avec des phrases,des mots associés a une représentation stéréotypée de leur groupe.
    La ou le Bonjour attendu aurait été plus adapté et sans équivoque. Quelque chose qu'on peut éviter,de peur que ce soit pris comme une imitation ou de l'ironie..

    Certains membres de communautés non ethniques éprouvent aussi le malaise de voir leur culture et leur vocabulaire sortir de leurs groupes.

    De mon point de vue,s'il est légitime pour chacun de protéger sa culture,il est urgent de définir ce qui est blâmable dans l'expression qui est faite de la culture d'autrui. Ce concept d'appropriation culturelle semble aussi plus applicable a l'Amérique qu'a la France par exemple, du fait que la bas,la mémoire du passé est lourde et encore proche et la discrimination toujours vive.

    Serait-il possible de trouver un juste milieu qui soit favorable a tous dans notre expression?
    Ne peut-on pas craindre de voir des appropriations de langage ou de gestes la ou iln'y en a pas?
    Est-on davantage mal à l'aise avec certains termes depuis avoir pris connaissance de cette appropriation? Etc..

    J'ai constaté, justement concernant les mots, que lorsque il s'agit de parler d'appropriation culturelle, bien souvent, des mots Forts sont employés : Vol, tromperie, ceux qui vous singent..objets et mots outragés, spoliation. Tout cela sans nuance ni précision sur le contexte, mais dans une invitation a la prudence en vous laissant le soin de définir ce qui serait acceptable ou dommageable et a proscrire pour le respect des minorités. Or, les mots ont un poids et il est plus que probable que ceux-ci entraînent honte, confusion, sentiment d'illégitimité pour des gens qui auront probablement "commis"un faux-pas auparavent. Ceci risque plus de nous éloigner dans une mauvaise conscience ou une indignation (selon notre position minoritaire ou majoritaire) que de nous rapprocher dans le respect.

    Il ne s'agit pas de nier les discriminations liées a la langue ou aux aspects culturels : Déjà vu des gens malmenés pour avoir parlé leur langue maternelle en France, et c'est vraiment une honte de prétendre interdire aux minorités de s'exprimer librement. Cependant,que certains disent que l'oppression qu'ils ont subie nécessite de dire stop a tout pas vers les leurs me paraît extrême.De tout temps,les langues se sont tissées entre elles,on retrouve les mêmes racines a des milliers de kilomètres.Chacun a le devoir de protéger ses racines c'est certain mais leurs connexions font partie de leur patrimoine et leur vitalité.

    Et surtout, s'il nous est proposé quelque chose qui nous désunit,il faut se demander si cette idée émane bien d'un souci de protection des cultures minoritaires.Il est aussi important de déterminer ce qui met mal à l'aise, l'origine de cette douleur,ou se situe-t-elle dans le temps.. Lorsque vient le malaise de voir un autre peuple avec nos habits et nos mots.

    Il y a bien plus souvent des gens curieux ou admiratifs de la diversité du quotidien,des coutumes et langages que du néo colonialisme communautaire désireux de manger insidieusement la culrure d'autrui en profitant de son statut dont on entend parfois parler.Et si certains font un usage inconvenant d'un langage, un rappel suffit dans la plupart des cas, il ne faudrait pas que quelque malotru condamne le dialogue entre les peuples,dialogue qui fait avancer l'humanité.

    J'ai trouvé cette vidéo sur le sujet intéressante.

    Ici,nous sommes 2 cultures à la maison.
    Et plus dans la famille.
    J'ai aussi l'avis d'un des membres d'une minorité qui pense que l'idée d'appropriation culturelle peut découler d'un malaise lorsque on n'a pas encore sa place mais que lorsque on est sûr de soi,ça ne semble pas suspect lorsque des membres de la majorité souhaitent communiquer avec ses codes,ses mots et que cela l'aide a être reconnue.

    Il faudrait déja distinguer les pillages de patrimoine, de terres,le racisme,l'exploitation commerciale,la profanation de symboles et moqueries,de l'interêt sincère qui certes peut parfois heurter par maladresse mais peut-être aussi réveillé/révellé une douleur.Très souvent,cet intêret est prié d'apprécier de loin car mélangé a cette liste d'irrespects avides sous la même appellation.
    Cela peut conduire à cloisonner davantage,même ce qui est intemporel,immatériel,les histoires, les mots, idées,concepts utiles a tous,les savoirs qui traversent les millénaires.A générer de nouvelles distances, rejets et malaises la ou le dialogue, a travers les langues pourrait agir en augmentant la comprehension et le respect sans y perdre son identité ni en déposséder l'autre.

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