Voici la deuxième partie du rapport de voyage à Rome, qui se concentrera davantage sur ce que nous avons eu l’occasion de voir dans la capitale italienne et la région du Latium. Plutôt que de donner un compte-rendu dans l’ordre chronologique, ce qui serait aussi inutile qu’ennuyeux, cet article vous donnera quelques idées si vous vous rendez dans les endroits évoqués.
Rome et le Latium : suite du voyage
Dès le deuxième jour, après avoir quitté notre hôtel près de la gare, nous avons dû prendre un train de banlieue pour nous rendre à Aprilia, où nous attendait notre premier hôte Couchsurfing. En effet, la ville d’Aprilia se trouve relativement loin de Rome, dans la province de Latina. En Italie, les différentes régions sont divisées en provinces portant le nom de leur chef-lieu : nous nous sommes donc déplacés de la province de Rome à celle de Latina (une autre grande ville du Latium, proche d’Aprilia).
Comme indiqué dans le premier article, les billets de train italiens sont très bon marché et nous ont notamment permis de nous déplacer facilement dans la région de Rome. Le train partage d’ailleurs avec le métro deux caractéristiques étonnantes : tout d’abord, la climatisation est souvent poussée à fond, rendant le wagon glacial. Nous nous sommes déjà retrouvés obligés d’enfiler un pull alors qu’il faisait plus de 30°C dehors ! Ensuite, l’état des rames est très variable : selon votre chance, vous aurez droit à un wagon dernier cri, très confortable et équipé d’écrans vous indiquant les prochains arrêts, ou bien à une antiquité recouverte de graffitis.
Aprilia et la province de Latina
Fondée en 1936 par l’administration fasciste, Aprilia a tout de la banlieue dortoir sans grand intérêt. Malgré tout, cela nous a permis de passer quelques après-midi et soirées au frais, après avoir subi la chaleur et la foule du centre-ville de Rome. Notre hôte sur place, Marco, nous a emmenés dans différents endroits en voiture, tandis que sa famille nous régalait de diverses spécialités italiennes. Encore une preuve de la supériorité du logement chez l’habitant sur les formes d’hébergement « classiques ».
Si on a vite fait le tour des villes, la région vaut vraiment le coup d’œil, notamment avec de belles plages, dont l’une est proche du mont Circé, lieu de résidence de la légendaire sorcière de l’Odyssée. Notre hôte nous a également emmenés dans les montagnes (les monts Lépins, soit une partie de la chaîne des Apennins), à la découverte de Norma, petit village perché sur une falaise et proche d’un site archéologique, Norba.
La Rome antique et le centre historique
Un court paragraphe ne saurait rendre justice à cette ville légendaire qu’est Rome, dont l’histoire s’étend sur pas moins de trois millénaires. Le Monde des Langues n’étant pas un blog de voyages, il faudra pourtant faire accepter ce sacrifice !
A Rome, la dénomination « centre historique » recouvre deux réalités. Le terme italien centro storico comprend huit rioni (quartiers historiques) situés dans le Municipio I (sorte d’arrondissement), véritable cœur de la ville, mais on l’utilise également pour désigner les vingt-deux rioni, soit l’ensemble du Municipio I, plus les rioni de Borgo et Prati. Plus simplement, il s’agit de la ville antique, incluse dans le mur d’Aurélien, construit au IIIe siècle et très bien conservé, à laquelle on ajoute deux quartiers proches du Vatican (Borgo et Prati). Cet ensemble est bien entendu classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et regroupe la majorité des lieux touristiques romains. A noter en passant que l’Italie est le pays possédant le plus grand nombre de site inscrits à ce patrimoine.
Si l’histoire et l’art baroque vous passionnent, gardez en tête que la visite des églises est gratuite. Rome étant la capitale du catholicisme, même les églises les moins attrayantes de l’extérieur peuvent renfermer des trésors de peinture ou de sculpture, comme des tableaux du Caravage ou des sculptures de Michel-Ange. Pensez cependant à adopter une tenue décente, les Romains sont très à cheval sur ce principe. Si vous êtes une fille, vous pouvez convertir un grand foulard pour vous en draper les épaules.
Un voyage, deux pays : le Vatican
Véritable étrangeté politique, l’Etat du Vatican a été créé en 1929, d’un commun accord entre l’Italie fasciste et le Saint-Siège, qui récupérait ainsi une infime partie de son ancien territoire, les Etats pontificaux. Il s’agit donc d’un véritable Etat indépendant, avec contrôle d’identité à l’entrée.
Malgré sa taille minuscule, équivalente à celle d’un petit quartier parisien, le Vatican abrite plus d’œuvres d’art que vous ne pourrez espérer en voir en une seule visite, ce qui justifie largement le prix plutôt élevé du billet d’entrée. Pensez d’ailleurs à réserver ce dernier sur le site officiel des musées du Vatican : il faudra payer un peu plus cher, mais vous vous épargnerez probablement plusieurs heures d’attente.
Nous avons bien sûr tenté de visiter la basilique Saint-Pierre le même jour, mais manque de chance, la place Saint-Pierre était fermée au public et littéralement envahie par des hordes d’adolescents allemands venus rencontrer le pape et assister à un concert de rock chrétien en allemand. Une expérience… particulière, qui ne nous a pas empêchés d’y retourner le lendemain et de profiter de cet édifice monumental et chargé d’histoire.
Survivre à Rome : boire et manger
Marcher des heures sous un soleil de plomb, sur un relief aussi accidenté que celui de Rome, n’est pas de tout repos : il faut donc penser à recharger régulièrement ses batteries et, ça tombe bien, l’Italie n’a pas usurpé sa réputation en matière de gastronomie ! Que ce soit pour manger sur le pouce ou plus calmement dans un restaurant, l’offre est pléthorique, même s’il faut bien sûr se méfier des très nombreux attrape-touristes présents dans la capitale.
La nourriture à Rome est globalement bon marché, la boisson beaucoup moins. De la même manière, sachez que dans les restaurants, l’eau est en option, tout comme le pain. Voici ensuite une astuce qui va vous sauver la vie, surtout en été : Rome dispose d’un réseau très étendu de fontaines publiques dont l’eau est potable. Croyez-moi, une fois prise l’habitude de remplir votre bouteille à chaque fontaine, vous ne pourrez plus vous en passer !
Nourriture terrestre et (parfois) spirituelle
Invention romaine, la pizza al taglio (à la découpe) a tout pour satisfaire votre curiosité culinaire : il s’agit de grandes pizzas rectangulaires découpées et vendues à la part. Ainsi, vous aurez la possibilité d’essayer différentes garnitures de votre choix. Le prix est souvent donné au kilo et ne permet pas forcément de se rendre compte de ce que l’on dépense, mais pour vous donner un ordre d’idée, comptez 3-4 € pour une part relativement copieuse. Autre spécialité romaine idéale pour un en-cas rapide, les supplì, sortes de petites croquettes à base de riz, de tomate et de mozzarella, terriblement addictives.
Profitez également des célèbres glaces italiennes, vendues à un prix dérisoire et recouvertes de panna (équivalent de notre chantilly). Un bonheur lorsque le soleil tape dur, mais dépêchez-vous de manger si vous ne voulez pas vous retrouver avec de la glace fondue plein les doigts !
Contrairement à ce que l’on pourrait supposer de prime abord, on est souvent loin de la malbouffe, avec des ingrédients de qualité et des saveurs très créatives. Je ne m’attendais pas spécialement à manger de la pizza pêche-petits légumes ou encore une glace thé vert-poivron-gorgonzola (mais si, c’est délicieux !), autant dire que j’ai été agréablement surpris.
Bien que je ne sois pas un grand amateur de café, je ne peux passer sous silence la tradition italienne de l’espresso, très serré et ne coûtant presque rien. Le café se commande et se boit au comptoir, n’hésitez pas à donner de la voix pour vous faire entendre, sinon des Italiens plus réactifs seront servis avant vous !
Au niveau des plats plus élaborés, les pâtes sont bien sûr de grands classiques. La carbonara y est enfin mangeable, comprendre : sans crème fraîche. Parmi les autres spécialités de pâtes, citons : les penne all’arrabbiata (littéralement : enragée), à la tomate et au piment, ou les bucatini all’amatriciana, tomate, pecorino et guanciale (bajoue de porc).
Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’essayer d’autres plats typiques de la ville, comme la cuisine de l’ancien ghetto juif (excepté une pizza très surprenante à la fleur de courgette) ou encore les abats à la romaine. Une prochaine fois peut-être !
Un avertissement cependant : si vous êtes végétarien, la gastronomie romaine vous sera en grande partie inaccessible. En cherchant un peu, vous trouverez tout de même votre bonheur, mais je préfère vous prévenir.
Dans la troisième et dernière partie de ce dossier consacré à Rome, nous terminerons notre revue de la ville de Rome et de sa région, avant de nous attarder sur un aspect fondamental pour tout voyageur polyglotte : communiquer et se faire comprendre !
Crédit photo : fontaine par Gabriele.